Les troubles de stress post-traumatique
Apprendre à rebondir après un traumatisme
La résilience
Nous sommes tous un jour ou l’autre, confrontés à un traumatisme qui va bouleverser la vie sur les plans psychologique, émotionnel et/ou affectif, et physique sans qu'il y ait des blessures apparentes.
Bien qu'aucune blessure psychique ne soit parfois visible, les troubles de stress post-traumatique sont des souffrances intenses, parfois difficiles à diagnostiquer alors que la vie des personnes qui en sont atteintes ressemble à un enfer,
Les différents types de traumatismes :
La mémoire traumatique peut durer et se manifester pendant des années après avoir vécu l’événement traumatique, il arrive souvent aux victimes de ressentir des peurs fantasmatiques, d'être agressées, frappées, elles vivent avec un sentiment de danger imminent, la peur de s'évanouir, de mourir, terreurs parfois paniques qui génèrent des douleurs, un sentiment d’insécurité qui va amener les victimes à avoir un comportement d’hypervigilance.
Les symptômes du stress post-traumatique :
Quels moyens mettons-nous en place pour nous défendre, pour vivre, voire survivre, pour continuer à avancer ?
Savoir rebondir après un drame ou un traumatisme et reconstruire l’estime de soi : c’est la résilience.
Le concept de résilience
Définition
La résilience c 'est la «capacité d’un métal à résister aux pressions et à reprendre sa structure initiale après avoir été déformé». Dans la théorie du développement psychologique et humain, ce mot décrit la capacité de l’individu de faire face à une difficulté ou à un stress important, de façon non seulement efficace, mais susceptible d’engendrer une meilleure capacité de réagir plus tard, à une difficulté. C’est l’aptitude à surmonter les traumatismes psychiques et les blessures émotionnelles les plus graves: maladie, deuil, viol, torture, attentat, déportation, guerre, abandon…
Boris Cyrulnik, le père du concept de résilience
Ethnologue et neuropsychiatre, il est un pionnier du concept, le mot résilience vient du latin: «ressauter» non pas ressauter à la même place, comme si rien ne s’était passé, mais ressauter un petit peu à côté pour continuer d’avancer.
Les gens n’ont pas la même réaction face aux drames qu’ils vivent, certains se reprennent en main alors que d’autres s’effondrent… Pourquoi?
Les facteurs contribuant à la résilience, les 10 mécanismes de défense
L’activisme
L’activisme peut être une réponse ponctuelle par exemple: la personne se réfugie dans son travail pour oublier momentanément sa peine, on peut parler de mécanisme adaptatif, il peut interdire toute réflexion sur soi par le fait que l’hyperactivité empêche le repos psychique.
L’agression passive
Il s’agit d’une réponse aux conflits émotionnels ou aux facteurs de stress intenses ou externes, par une agression envers autrui exprimée de façon indirecte et non combative, l’agression passive représente une réponse aux exigences d’action ou de performance d’une autre personne, ou au manque de gratification des propres désirs du sujet.
Exemple: la personne qui n’exprime pas son hostilité ou sa colère ouvertement mais l’exprime en laissant des notes virulentes à l’attention de ses collègues de travail.
L’altruisme
Le dévouement à autrui permet au sujet d’échapper à un conflit ; ici, le risque est de tisser une relation de dépendance avec la ou les personnes avec lesquelles il se dévoue.
L’anticipation
Anticiper consiste, lors d’une situation conflictuelle, à imaginer l’avenir, en expérimentant d’avance ses propres réactions émotionnelles., la personne prévoie les conséquences de ce qui pourrait arriver en envisageant différentes réponses ou solutions, c’est souvent le cas lorsqu’elle s’avère incapable d’affronter une nouvelle situation sans l’avoir anticipée.
La complaisance
Le sujet a recours à la soumission passive pour éviter les conflits et les facteurs de stress, ce mécanisme, assimilable à l’inhibition de l’action plus qu’à la fuite devant l’agression, est très coûteuse, l’agressivité ainsi masquée se retourne contre le sujet, elle est surtout pathologique ; la complaisance peut aussi être une façon de se rendre indispensable dans le groupe.
Contrôler, gérer, diriger
Contrôler de manière exagérée les événements et les objets de l’environnement a pour but de minimiser l’anxiété et de résoudre les conflits internes. Ce contrôle peut s’exercer par différentes stratégies comme l’intervention avec des suggestions, la séduction et la complaisance excessive.
L’humour
L’humour témoigne parfois d’une défense permettant de sublimer des pulsions agressives, il aura comme effet de présenter une situation vécue comme traumatisante de manière à en dégager les aspects plaisants, ironiques, et insolites. C’est seulement lorsque l’humour est appliqué à soi-même qu’il peut être considéré comme un mécanisme de défense.
Le déni
Le déni peut porter sur des aspects variés de la réalité, c’est refuser la réalité d’une perception vécue comme dangereuse ou douloureuse «c’était pour mon bien». Le déni sert à entretenir l’illusion d’invulnérabilité « cela ne m’arrivera jamais».
L’intellectualisation
L’intellectualisation est une des variétés d’isolement, et peut également constituer un moyen de se protéger de l’intensité des affects de déplaisir en les évacuant pour privilégier le monde des idées et de la rationalisation logique.
Les tuteurs et l’estime de soi chez l'enfant
Le rôle majeur du tuteur : la résilience est un processus fondamental pour recouvrer l’estime de soi, le rôle du tuteur de résilience est un rôle majeur, il est par exemple un personnage initiateur avec lequel l’enfant peut développer des liens significatifs ou une famille ou des voisins, l’enfant va trouver autour d’eux une compréhension, une empathie, un soutien continu en effet, si l’enfant se lie avec une personne qui croie en lui et qui lui fait confiance, il peut reprendre un développement normal car il a quelqu’un pour qui le faire.
En effet, la personne blessée est souvent méfiante, il faut du temps pour recréer la confiance, sans le juger, pour apprivoiser l’enfant qui n’a pas été habitué à l’amour.
Certes, le tuteur de résilience a généralement conscience qu’il a fait du bien à tel enfant, mais ce qu’il ignore c’est à quel point il lui a fait du bien.
Une rencontre majeure dans l’existence
Deux éléments sont susceptibles de faciliter le développement de l’estime de soi, les tuteurs de résilience jouent souvent sans le savoir, sur ces deux aspects :
Un enfant, un adulte mal aimé peut ressentir comme une véritable illumination dans son existence en étant au contact d’une personne chaleureuse, ouverte et attentive, humaine tout simplement.
Les qualités du tuteur de résilience.
Il :
Rebondir
Être résilient ne signifie pas repartir à zéro, mais plutôt apprendre de l’expérience et en tirer une leçon de vie, c’est poursuivre son développement personnel malgré les épreuves ou les traumatismes. Être résilient ne consiste pas non plus à effacer une page de son histoire mais à la tourner, la mémoire joue un rôle important dans ce processus : une page tournée peut être relue de temps en temps, lorsque la personne sent que cela est nécessaire pour sa construction personnelle
Personne ne peut revenir en arrière, mais tout le monde peut aller de l'avant. Et demain, quand le soleil se lèvera, il suffira de se répéter : « je vais regarder cette journée comme si c'était la première de ma vie.
Paulo Coelho